- Antivrus sur la RTS: une émission en mode start-up
- Covid-19 va-t-il doper ou achever la presse?
- Comment la presse romande a gagné la première bataille
- L’OMS lance un robot pour stopper les fake news sur WhatsApp
- La disparition de la presse locale finit par augmenter les impôts. Voici pourquoi
- La SonntagsZeitung attaque le conseil fédéral en frontal
- 800’000 « spectateurs » assistent aux conférences de presse du conseil fédéral
- A Genève, une ONG recense les victimes du Covid-19 dans la presse
- Le graphique du Financial Times qui en dit (trop) long
- Quand le virus rend la presse créative
- Majority of the world’s countries are defenseless against Covid-19
- Coronavirus: pétition contre Tamedia qui finit par maintenir les salaires des journalistes
- Projet d’aide à la presse: tiède accueil de quatre réds chefs
- Comment la Tribune de Genève va couvrir la crise avec 1 journaliste sur 5 de moins
- Des logiciels pour surveiller les télétravailleurs
- « La rédaction de la RTS a été touchée au coeur »
- 20 Minutes perd la moitié de son lectorat
- Avec la crise, les jeunes plébiscitent une TV publique sous haute pression
- Médias: à bout de souffle mais si nécessaires
- Covid-19 is stirring a witches’ brew for journalists
- La presse post-virus face à son avenir
- Presse à la dérive: l’aide d’urgence est… remise à plus tard
- Le contenu du plan d’urgence pour la presse et ce qui l’a fait capoter
- Romaine Morard: “Je ne sors jamais la tête. Ca ne s’arrête jamais”
- Aide à la presse: espérons que les médias ne se saborderont pas
- The Covid-19 pandemic is being weaponized to suppress media freedoms
« La rédaction de la RTS a été touchée au coeur »
Bernard Rappaz, rédacteur en chef de l’actualité à la RTS, explique dans une interview en visioconférence avec le Club suisse de la presse, comment la rédaction a été touchée au cœur par le coronavirus. Et comment, avec son équipe, il s’est réorganisé pour faire face à la crise et continuer d’informer.
Rédacteur en chef de la RTS télévision depuis 2009, Bernard Rappaz explique comment ses équipes traversent la crise sanitaire et comment on fait une télévision publique dans le chaos ambiant. Une cinquantaine de collaborateurs ont été infectés ou sont en quarantaine actuellement au niveau de l’ensemble de la RTS. “On a été touchés très vite, au cœur de la rédaction”, constate Bernard Rappaz en expliquant la façon dont la rédaction s’est organisée sur plusieurs lignes de défense: “C’est un peu comme une armée qui va à la bataille et qui doit s’assurer qu’il y a des réserves pour continuer de tenir sur le front”. Il est devenu extrêmement difficile d’accéder et d’interviewer des gens même en prenant toutes les précautions. Aujourd’hui plus personne, étranger à la RTS, ne rentre dans les studio. Tous les échanges avec l’extérieur ont lieu en visioconférence.
Mais contrairement aux rédactions de presse, la télévision doit maintenir un minimum de journalistes, monteurs… dans les locaux de la Tour, soit une quinzaine de personnes.
“Quand on se promène dans les couloirs de la rédaction, je peux vous dire que c’est glauque. Il y a des gens qui ont peur, pour eux, pour leur famille. Et quand certains tombent malades les autres se demandent forcément s’ils étaient bien à un mètre cinquante la dernière fois qu’ils ont discuté avec lui. Et je veux ici rendre hommage à mes collègues qui vont sur le terrain, vont filmer dans les hôpitaux en se protégeant mais ne savent jamais s’ils ont été contact avec le virus, cela au même titre, il faut le préciser, que les caissières ou les éboueurs qui restent sur le terrain”.
Le rédacteur en chef explique aussi dans notre visio interview comment la rédaction couvre l’avalanche de news sur le coronavirus, avec quelles priorités et quelles équipes d’une rédaction complètement chamboulée. Certaines émissions, à commencer par les sports disparaissent, d’autres, comme Antivirus, qui prend le pouls des Romands dans la crise, sont lancées en un temps record.
Et Bernard Rappaz de poursuivre sur l’audience énorme (700’000 personnes en direct ou presque un Suisse romand sur deux branché sur le 19h30) , sur le rôle d’un media de service public en temps de crise, sur le fait qu’il refuse qu’elle ne devienne télévision d’Etat pour autant et veut poursuivre un travail critique. “C’est à nous de prendre cette liberté” lâche-t-il en livrant son analyse sur les bouleversements à long terme pour les médias confrontés notamment aux “GAFA les grands vainqueurs de la situation actuelle”.
Interview Pierre Ruetschi, journaliste, directeur du Club suisse de la presse