Le Club suisse de la presse – Geneva Press Club a pour mission d’accueillir et d’aider les journalistes de passage à Genève et de favoriser les échanges entre les milieux suisses et internationaux de l’économie, de la politique, de la culture et des sciences d’une part, et de la presse suisse et étrangère installée en suisse romande et en France voisine d’autre part.

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Comment la Tribune de Genève va couvrir la crise avec 1 journaliste sur 5 de moins

Suite aux mesures de réduction de 20% du temps de travail prises par TX Group (Tamedia) dans l’ensemble de ses rédactions (Tdg, 24 H, LMD, 20 Minutes…)  et ailleurs dans le groupe, les titres sont contraints de se réorganiser à la vitesse éclair. Un cinquième de force rédactionnelle et de production en moins aura évidemment aussi des répercussions sur le contenu des titres. Frédéric Julliard, rédacteur en chef de la Tribune de Genève, que nous avons contacté par mail, détaille en ces termes les mesures prises dès lundi prochain dans sa rédaction disloquée aux quatre vents:

– Nous réduisons la pagination globale (une page locale en moins, une page culture en moins, deux pages sports en moins. Il s’agit de moyennes, qui évoluent selon les jours et l’actualité). Nous sommes prêts à la réduire encore si besoin, mais notre volonté est de continuer à servir nos lecteurs au maximum.

– La réduction de temps de travail est la même pour toute la rédaction, proportionnellement au pourcentage d’emploi. Une journée par semaine chômée ou une demi-journée selon le pourcentage de chacun.

– Les rubriques moins sollicitées comme la culture (en raison de la fermeture de tous les lieux de spectacles et de divertissement), prêtent main-forte aux rubriques qui ont plus de travail pendant cette période, en particulier la rubrique locale et online. 

Frédéric Julliard souligne qu’à côté des difficultés économiques il y a également des défis organisationnels: “le télétravail et la quasi impossibilité de rencontrer des interlocuteurs complique l’activité journalistique d’une rédaction à 100% délocalisée au domicile de chacun. Et d’ajouter: “Nous allons nous efforcer de maintenir une information complète sur le virus. Et si on doit faire des choix, ce sera sur la quantité de sujets et non sur la qualité. Forcément cette quantité sera réduite. D’autant plus que nous devons aussi traiter d’autres sujets pour éviter un journal monothématique.”

L’ensemble des titres papiers sont contraints à des refontes de pagination. Ainsi Serge Gumy, rédacteur en chef de La Liberté,  annonçait ce vendredi matin dans une interview à la Matinale de la RTS, devoir renoncer aux quatre cahiers, qui constituaient l’une des marques de fabrique de son titre, pour passer sur deux cahiers.  

La crise du coronavirus s’ajoute à la crise structurelle de la presse dont les moyens ne cessent de se restreindre depuis des années. Nouveau tour de vis qui doit se transformer en tour de force: proposer une couverture du coronavirus en profondeur et de qualité tout en se privant, dans les titres Tamedia du moins, d’une force journalistique sur cinq. Sans compter les journalistes, de plus en plus nombreux à l’instar du reste de la population, rattrapés par le virus. 

Pierre Ruetschi, journaliste, directeur du Club suisse de la presse

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