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20 Minutes perd la moitié de son lectorat
Jusqu’ici 20 Minutes, le gratuit de TX Group (anciennement Tamedia) avait relativement bien traversé les crises successives de la presse alors que Le Matin print disparaissait dans la tourmente (2018). Mais cette fois, la crise du coronavirus le frappe de plein fouet. Lectorat et pub s’effondrent.
En annonçant la mise en place de caissettes à proximité des grandes surfaces alimentaires, derniers lieux fréquentés par le public en semi-confinement, TX Group se félicite que “50% du tirage normal trouve encore actuellement son chemin jusqu’à son lectorat”. Si les chiffres correspondent bien à la réalité de ce jour, c’est en effet une performance plutôt remarquable sachant que les rues de Suisse romande, en ville comme à la campagne, sont désertes. Le dernier tirage contrôlé REMP 2019 de 20 Minutes affiche 169’450 exemplaires par jour pour 462’000 lecteurs, ce qui en fait le numéro un, et de très loin, des quotidiens romands,
TX Group, et c’est bien ainsi, nous présente le verre à moitié plein. Mais on ne peut cacher l’autre moitié. Une chute de 50% du tirage, c’est massif. En parallèle, la publicité s’est effondrée, il suffit de feuilleter le journal pour le confirmer. Le rédacteur en chef de 20 Minutes, Philippe Favre, se refuse à tout commentaire sur son titre en ces temps de crise. Et TX Group se montre tout aussi avare en chiffres. Il doit rau éditions régionales et ne paraîtra plus qu’en trois version, une par région linguistique. La partie locale spécialement dédiée à Vaud et à Genève disparaît. La pagination, elle, a passé de 24 – 28 pages à 16 en moyenne, toujours en demi-format.
En revanche, 20 Minutes a quintuplé en une semaine ses auditeurs de radio numérique alors que la fréquentation de son site internet a augmenté de 30 à 40%, selon le porte-parole de TX Group. Plusieurs médias payants ont, de leur côté, annoncé des hausses de 100 voire 150%.
Alors pourquoi 20 Minutes, souvent cité souvent en exemple pour son excellente rentabilité, est-il à ce point affaibli par le coronavirus? Les raisons sont simples. Gratuit, il dépend totalement de la publicité. Or elle s’est effondrée. Par définition, il n’a pas la base d’abonnés payants comme ses confrères en grand format. Avec un lectorat en chute libre, il devra, si ce n’est pas déjà fait, sérieusement ajuster ces tarifs par page. Reste l’espoir qu’avec la sortie de la crise il retrouve l’entier du binôme qui a fait son succès: lecteurs et publicité au niveau préconoranvirus.
A l’instar des autres titres de TX Group (Tamedia), les équipes du gratuit subissent une baisse de 20% du temps de travail pour chômage technique. Les salaires seront cependant payés à 100% jusqu’à fin juin. De quoi provisoirement rassuré les employés. De son côté, Syndicom (syndicat des médias et de la communication) ainsi qu’Impressum (syndicat des journalistes) n’ont pas attendu pour monter au front. Tous deux dénoncent ce qui serait une mesure précoce de Tamedia. Syndicom s’insurge qu’un groupe, détenu en majorité par une famille, qui verse 37 millions de dividendes à ses actionnaires recourt au chômage partiel, soit à l’aide publique. Il voit aussi dans cette baisse du temps de travail liée au coronavirus les prémices d’un plus vaste plan de restructuration.Le syndicat annonce qu’il demandera ce vendredi à l’occasion des actionnaires de TX Group que ces derniers renoncent à la majeure partie du dividende proposé et investissent dans un journalisme de qualité et des conditions de travail équitables.
PR Club suisse de la presse