CENSURE – Twitter et Facebook font la loi. Mais de quel droit?
CENSURE – Twitter et Facebook font la loi. Mais de quel droit?
En censurant ou excluant le président des Etats-Unis de leurs plateformes, Twitter et Facebook s’arrogent un extraordinaire pouvoir. De quel droit ? Et est-ce une bonne chose ou est-ce dangereux pour la démocratie ? Le Club suisse de la presse, sis à Genève, a posé la question à d’éminents spécialistes de l’Internet et des réseaux sociaux, lors d’un débat qui a eu lieu en ligne aujourd’hui, animé par Pierre Ruetschi. Lire ici le compte rendu du débat et les citations…
Sur le même sujet:
Governments and Tech Industry in 2021: Big Clash or Grand Bargain
Author: Dr. Jovan Kurbalija, Director of DiploFoundation and head of the Geneva Internet Platform
Restoring the shine of the City on the Hill, an urgent global priority
Author: Sébastien Brack, head of the Kofi Annan Foundation’s elections and democracy programme
Pendant la campagne, Twitter a commencé à marquer les tweets mensongers de Donald Trump. Ensuite, il les a censurés, puis il les a supprimés. Enfin, Twitter a débranché le compte de @realDonaldTrump avant de le supprimer à vie suite à l’attaque du Capitole. Facebook et d’autres réseaux ont suivi. Donald Trump s’est trouvé privé de ses porte-voix préférés qui lui permettaient de s’adresser sans filtre à ses 77 millions de “followers” sur Twitter et 33 millions d’”amis” sur Facebook. Ces réseaux sociaux se sont arrogés ainsi un formidable pouvoir. Enfin responsables, ont clamé les uns. Dangereusement anti-démocratiques, ont condamné les autres.
Le débat sur les droits et devoirs des réseaux sociaux fait désormais rage. Jack Dorsey, patron de Twitter, et Mark Zuckerberg (Facebook) ont toujours refusé de porter la responsabilité des contenus diffusés sur leurs plateformes. Et voilà qu’ils les censurent férocement, qu’il excluent le président de “la plus grande démocratie du monde” au nom de la protection des institutions et de la société.
De quel droit? Avec quelles conséquences pour le fonctionnement de la démocratie? Qui est plus dangereux pour les institutions, Donald Trump ou Dorsey-Zuckerberg revêtant la robe de juges suprêmes de la communication? Qui et comment peut reprendre le contrôle sur les réseaux sociaux et la parole qui y est distillée? Telles sont les questions que nous aborderons avec un panel de fins analystes des rapports des réseaux et de la démocratie à l’ère digitale.
Conférenciers
Mme Solange Ghernaouti
Université de Lausanne, directrice du Swiss Cybersecurity Advisory and Research Group, auteure de « Cybersécurité: Analyser les risques, mettre en œuvre les solutions »
Mme Divina Frau Meigs
Professeur à l’Université de Paris 3, sociologue des médias, titulaire de la chaire UNESCO « Savoir Devenir à l'ère du développement numérique durable »
M. Jovan Kurbalija
Directeur exécutif de la DiploFoundation et responsable de la Geneva Internet Platform
Me Nicolas Capt
Avocat au barreau de Genève, spécialiste en criminalité et sécurité des nouvelles technologies
M. Sébastien Brack
Responsable du programme élections et démocratie de la Fondation Kofi Annan, qui a publié le rapport « Protéger l’intégrité électorale à l’ère du numérique en 2020 »
M. Pierre Ruetschi
Modération, Directeur exécutif du Club suisse de la presse