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Qui va sauver la planète… et Genève? Et comment?

Le 5 mai, 2022
12:30

Qui va sauver la planète… et Genève? Et comment?

Evénement hybride: Inscription requise en présentiel et en ligne, ci-dessous

Depuis la conférence de Glasgow (COP 26) sur le réchauffement climatique, tout est revenu à la “normale”, à commencer par les émissions de gaz à effets de serre. Les quelques engagements et vagues promesses présentées lors de la conférence sont restées sans suites concrètes. Si ce printemps, le GIEC a publié de nouveaux rapports sur le climat de plus en plus alarmants, les gouvernements, voire les populations, ne s’en émeuvent guère.  L’objectif de la neutralité carbone en 2050 semble compromis comme le reconnaissent des experts internationaux. Même les manifestations de jeunes qui ont secoué la planète en 2019 marquent le pas. Alors que faire? Revoir les objectifs à la baisse et se résoudre à subir le réchauffement? Ou poursuivre la lutte par tous les moyens et à tous les niveaux possibles? Que font les autorités près de chez nous? Que fait la Confédération, quelles mesures sont prises à Genève? Que font enfin les activistes qui semblaient seuls à pouvoir sensibiliser le public? Telles sont quelques-unes des questions que nous poserons à nos intervenants de gauche et de droite, représentants de gouvernements comme de la société civile lors de notre débat du 5 mai.

Inscription à l’événement (en présentiel et en ligne)






    Elles et ils ont dit

    par Luisa Ballin

    « Les conférences internationales comme Glasgow sont fondamentales pour définir quel Etat fait quel effort. C’est aussi une question d’argent. L’avenir et la prospérité de la Suisse passent par la neutralité carbone. »

    M. Antonio Hodgers, Conseiller d’Etat en charge du département du territoire (Genève). (Les Verts) 

    Le Conseil d’Etat genevois a adopté il y a trois semaines un nouveau règlement sur l’énergie qui intervient notamment avec l’installation de nouveau chauffages. C’est effectif. S’agissant de la mise en place, si demain un propriétaire genevois vient demander une autorisation pour poser un chauffage fossile ou à mazout, on lui dit non et on lui répond : vous mettez une pompe à chaleur ou des panneaux solaires. C’est une première suisse, c’est inédit ! Il y a l’obligation, pour 60% des bâtiments genevois, grands ou petits, de se rénover. C’est une obligation énergétique unique en Suisse. A Genève, entre 40 et 50% des émissions proviennent du bâti. Si on met en œuvre le document que nous avons proposé, on atteint la neutralité carbone. Nous avons une feuille de route et, maintenant, comme la jeunesse l’a dit, c’est une question de volonté politique. C’est un magnifique projet économique et social !


    « Hopes are relevant. The urgency and the pressure of developing countries are clear to reduce emissions and to help people. We are not doing enough. »

    Ms Bernita Doornbos, department water, infrastructures and climate Helvetas

    It is very surprising to see the speed that countries in Europe are now taking firm decisions to drop out gas from Russia. And looking back at the Covid crisis, to see that in very short time, people got together, and put money into research to develop vaccines. The Covid crisis shows problems and inequities in the distribution of those vaccines. But what it shows is that if put under pressure, countries are able – at least countries in Europe – to take fast very radical solutions. It is not impossible. So, in parallel we can bring to climate actions. The current window of opportunities shows that we still have to remain below than 1.5 degree. It is the drop we can draw from these situations. 


    « Le résultat de la conférence de Glasgow nous a agréablement surpris. Cela a été un succès. Tous les pays ayant adhéré à l’Accord de Paris ont transmis leurs objectifs et leurs ambitions quant à leurs objectifs climatiques. « 

    Mme Lydie-Line Paroz, point focal national de la Convention climat pour la Suisse

    Pour l’atmosphère, c’est égal où les réductions d’émission ont lieu. Les accords bilatéraux au titre de l’Accord de Paris, portant sur les réductions d’émissions réalisées à l’étranger, sont une manière d’aller plus vite. En Suisse, nous n’avons pas de grandes industries très émettrices. Nous n’avons pas de mines de charbon que l’on pourrait rapidement fermer. La transformation sociale qui est nécessaire en Suisse prend du temps et nous n’avons pas nécessairement ce temps pour la lutte contre les changements climatiques. C’est là que ces accords sont intéressants parce qu’ils permettent, en collaborations avec d’autres pays, d’identifier des projets qu’un pays ne pourrait pas réaliser sans un soutien financier de l’étranger, comme nous l’avons fait avec le Pérou et le Ghana. En Suisse, nous avons été pionniers dans ce domaine.


    « Les rapports et les COP sont essentiels, notamment pour les consommateurs qui font des efforts. La pression aussi est essentielle, ainsi que celle de jeunes qui manifestent dans la rue pour faire accepter ces mesures, pour prendre les bonnes décisions et faire avancer la société. »

    M. Alexandre de Senarclens, Député PLR Genève, membre de la commission des transports

    Nous sommes les représentants d’une population qui a ses intérêts, ses craintes. Les gens veulent savoir s’ils auront le même confort de vie qu’avant. C’est ce qu’ils ont exprimé dans le rejet de la loi sur le CO2. Nous sommes tous dans une incohérence, car nous nous sommes habitués à un certain confort de vie. Tout le défi d’un homme politique, de droite comme de gauche, est d’arriver à accompagner la population pour aller dans la bonne direction. Malheureusement, quand on va trop loin ou quand ou on n’a pas été assez bon pédagogue le fil casse. C’est cette difficulté qu’il faut surmonter. Je suis favorable au principe du pollueur payeur. Et je suis favorable à ce genre de projet. Il faut que cela s’insère dans une vraie politique de développement dans des pays d’Afrique. 


     » La jeunesse est toujours là et elle se mobilise pour faire pression. Nous avons été déçus du résultat de la COP 26. Le côté positif a été l’unanimité pour dire que le cœur du problème ce sont les énergies fossiles. »

    M. Jean-Valentin de Saussure, vice-président de Swiss Youth for Climate.

    Ce dont on manque cruellement aujourd’hui c’est de courage politique, partout. La politique de la Confédération vient en réponse au refus de la loi sur le CO2. Ce n’est pas une paralysie de dire que l’on n’a pas les instruments pour réduire nos émissions en Suisse, et que donc on va le faire à l’étranger. Mais tout l’argent que l’on met dans ces mécanismes est de l’argent que l’on perd au détriment de transformations systémiques dans les différents secteurs en Suisse. Le rapport du GIEC le dit clairement : les transformations systémiques dans les secteurs de chaque pays, c’est cela dont on a besoin. On est tous d’accord sur le constat, mais c’est au niveau de la lecture de l’urgence et des mesures concrète que cela diffère. C’est dans les parlements cantonaux et au Parlement fédéral que je joue une grande partie de notre politique climatique. Et sur laquelle il faudra exercer une pression forte.


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    Conférenciers

    Antonio Hodgers

    Conseiller d’Etat en charge du département du territoire (Genève) (Les Verts) 

    Bernita Doornbos

    Département eau, infrastructures et climat, Helvetas

    Lydie-Line Paroz

    cheffe adjointe de la délégation suisse aux négociations climatiques (Office fédéral de l’environnement)

    Jean-Valentin de Saussure

    Vice-président de Swiss Youth for Climate

    Alexandre de Senarclens

    Député PLR Genève, commission des transports

    Pierre Ruetschi

    Modérateur, Directeur exécutif du Club suisse de la presse

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