Nouvelles technologies, conduite des hostilités et respect du droit international humanitaire
Nouvelles technologies, conduite des hostilités et respect du droit international humanitaire
Le Club suisse de la presse et le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) vous invitent à un lunch-talk avec :
- Laurent Gisel, Directeur de l’unité armes et conduite des hostilités, Comité international de la Croix-Rouge (CICR)
- Anna Rosalie Greipl, Doctorante en droit international, IHEID, Chercheuse, Académie de Genève
Modération : Isabelle Falconnier, directrice du Club suisse de la presse, et Luisa Ballin, journaliste accréditée à l’ONU.
Pour participer, merci de vous inscrire à l’aide des liens suivants :
Les grandes puissances militaires misent ouvertement sur les armes autonomes et l’intelligence artificielle pour obtenir un avantage militaire décisif sur le champ de bataille. Le développement et l’utilisation de telles armes, ainsi que le recours croissant à des algorithmes aidant à l’identification et à la destruction de cibles potentielles, posent des questions légales, morales et éthiques de plus en plus pressantes. Au bout du compte, l’humanité peut-elle accepter qu’un algorithme – un processus automatisé – puisse déterminer qui va vivre ou mourir ? La vie humaine peut-elle être réduite à des données recueillies par des capteurs et à des calculs automatisés ?
En l’absence de nouvelles limites juridiques, les armes autonomes pourraient fonctionner avec peu de retenue, prenant des décisions de vie ou de mort sans surveillance humaine. L’absence de fiabilité dans la compréhension d’un environnement aussi complexe que celui d’un champ de bataille occasionnerait des erreurs manifestes dans l’identification des cibles et déboucherait sur des pertes civiles considérables. Les principes essentiels de la conduite des hostilités (distinction, précaution et proportionnalité), qui garantissent la protection des civils et des combattants, pourraient être sérieusement mis à mal. En ce 75e anniversaire des Conventions de Genève, le droit international humanitaire, quand il est respecté, reste pourtant le meilleur rempart contre les excès que nous promettent l’utilisation sans contrainte des nouvelles technologies dans la guerre.
Pour en débattre :
Laurent Gisel
Responsable de l’Unité Armes et Conduite des hostilités au Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Laurent Gisel dirige l’élaboration et la promotion des positions juridiques et des politiques du CICR sur les systèmes d’armes, les nouvelles technologies de guerre et la conduite des hostilités. Il est également un expert des questions ayant trait à la guerre en milieu urbain, dans le cyberespace et l’espace extra-atmosphérique.
Anna Rosalie Greipl
Assistante de recherche à l’Académie de droit international humanitaire et des droits de l’homme (Académie de Genève), elle travaille sur les projets Disruptive Military Technologies (technologies militaires de rupture). Elle est également chercheuse en doctorat à l’Institut de hautes études internationales et du développement. Sa recherche doctorale porte sur l’utilisation militaire de l’intelligence artificielle et son impact sur le droit international humanitaire.