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Comment renforcer le Droit international bafoué sous toutes les latitudes ?

Comment renforcer le Droit international bafoué sous toutes les latitudes ?

Avec la participation de :

M. Jürg Lauber, Ambassadeur de Suisse auprès de l’ONU 

Mme Laurence Boisson de Chazournes, Professeure de droit international et organisations internationales, Université de Genève

M. Vincent Chetail, Professeur de droit international, IHEID-The Graduate Institute

Modération : Mme Isabelle Falconnier, Directrice exécutive du Club suisse de la presse et Mme Luisa Ballin, Journaliste accréditée à l’ONU

Le droit international, l’un des fondements de la paix, des relations internationales et de la protection des êtres humains, est de plus en plus bafoué dans le monde, parfois par les armées de certains États ou par des groupes armés non étatiques. Comment le renforcer et le faire respecter à l’heure où de nombreux conflits endeuillent la planète ? Trois personnalités éminentes de la Genève internationale répondront à cette question. 

Retrouvez quelques citations du débat enregistré le 10 octobre 2023 au Club suisse de la presse

Jürg Lauber, Ambassadeur de Suisse auprès de l’ONU

« Si l’on tient compte des trois niveaux que sont à Genève le Conseil de droits de l’homme, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et les organes de traités de l’ONU relatifs aux droits de l’homme, on couvre aujourd’hui à Genève tous les défis relatifs aux droits humains. Certes, on ne résout pas tout. Mais fini de jouer à cache-cache. Les violations seront mises sur la table d’une manière ou d’une autre. »

« Depuis 1945, le système multilatéral qui s’est développé a fait preuve d’une grande résilience. Depuis des décennies, le droit international est la base de la relation entre les Etats, touchant tous les aspects de notre vie, du commerce à la santé. Les situations de crise ont tendance à nous faire oublier que nos vies quotidiennes se déroulent sous le signe d’un droit international fonctionnel et efficace. »

«En matière de respect du droit international, la création de la Cour Pénale Internationale a changé la donne. Avant sa création, l’idée de soumettre la responsabilité d’un chef d’Etat à une cour pénale internationale pour un crime de guerre était impensable. Nous avons changé de dimension aujourd’hui et fait un grand pas en avant. »

Vincent Chetail, Professeur de droit international, IHEID-The Graduate Institute

« En matière de violations du droit international, il y a évidemment un biais politique. On parle par exemple fort peu des terribles « pushbacks » de migrants en mer par exemple, malgré les preuves réunies par Human Rights Watch, et d’une manière générale des refoulements illégaux aux frontières maritimes ou terrestres. A nous d’avoir un regard critique sur les violations du droit international humanitaire que nous mettons en avant. »

« Les violations du droit international sont plus visibles que son respect. Lorsqu’on le respecte, cela ne fait pas la une des journaux. Et il est plus souvent respecté que violé, heureusement. Constater sa violation et également la confirmation de l’existence de ce droit. »

« Les étudiants sont passionnés par le droit international ! lls sont conscients du potentiel de ce droit certes imparfait mais porteur de transformations au niveau de l’humanité ! Malgré ces imperfections, le droit international peut être le point d’ancrage d’une action politique, et les nouvelles générations l’ont compris. »

Laurence Boisson de Chazournes, Professeure de droit international et organisations internationales, Université de Genève

« La sélectivité, c’est le poison du respect du droit international. Le Conseil de Sécurité est incapable de rappeler à ses membres leur obligation de faire respecter le droit international. Or, les états membres du Conseil de sécurité ont des responsabilités ! Nous devons à tout prix préserver ce langage commun qu’est le droit international. »

« Nous n’avons pas encore trouvé les instruments appropriés pour gérer la paix et la sécurité internationale. Il faut absolument renforcer le droit international. J’espère que ce sera fait au sein des Nations Unies. D’Ukraine en Israël, le droit international est fragilisé à travers ces violations. »

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