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En très exactement trois mois, ChatGPT a fait entrer l’intelligence artificielle dans les salons de Monsieur tout le monde. Depuis l’avènement de l’internet au début des années 90 voire l’apparition de la calculette, aucune “technologie” n’a provoqué pareille tempête dans les cerveaux. 

Car ChatGPT, disponible pour chacun sur le web, peut à peu près tout faire: écrire des poèmes, faire une synthèse de la théorie de la relativité, rédiger votre demande d’emploi, effectuer une analyse des enjeux de la guerre froide, traduire vos textes en anglais ou en Suisse allemand, passer un examen de master… Un outil d’une formidable puissance qui peut assister, voire remplacer, l’homme dans d’innombrables tâches intellectuelles. L’outil d’OpenAI ouvre des perspectives extrêmement prometteuses, notamment en termes d’accès équitable à l’information. 

Mais en même le temps, le générateur de langage prédictif, a fait naître les pires craintes. Car entre des mains complotistes, ChatGPT peut, par exemple, se transformer en machine à inonder les réseaux de fake news d’une puissance sans précédent. 

L’homme parviendra-t-il à contrôler ces robots d’un genre nouveau, composé de milliers ou dizaines de milliers d’algorithmes ultrasophistiqués, qui dotent les robots d’une “intelligence” sidérante. Il leur manque encore l’émotion et un certain bon sens. Mais pour combien de temps? OpenAI a ouvert la brèche avec son ChatGPT, mais Google, Microsoft, Amazon, tous les grands, sont sur ses talons, et s’apprêtent à mettre en ligne des versions encore plus avancées d’intelligence. 

L’homme parviendra-t-il à garder le contrôle de la machine? Comment s’assurer que les algorithmes respectent des règles éthiques, comment cadrer cette “nouvelle industrie”, comment légiférer pour prévenir l’usage abusif et antisocial de l’intelligence artificielle. ChatGPT est-il, ange ou démon?