[Accueil] « Women Human Right Defenders in the Context of Business and Human Rights: Role of Indigenous Women and leaders in the defense of land and territory »
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Le Club suisse de la presse a le plaisir d’accueillir un événement parallèle organisé dans le cadre du 14ᵉ Forum des Nations Unies sur les entreprises et les droits humains.
Intervenantes :
- Joan Carling : Leadeuse autochtone Kankanaey de la région de la Cordillère (Philippines), Co-fondatrice et directrice exécutive de Indigenous Peoples Rights International (IPRI). Lauréate du Right Livelihood Award 2024 pour son plaidoyer mondial en faveur des droits autochtones et de la justice climatique.
- María Quixtan : Leadeuse K’iche du Valle de Palajunoj, Quetzaltenango, Guatemala, Membre du conseil municipal autochtone et active dans le réseau « Red de mujeres Ixoquib Noj », lié à la mise en œuvre de l’Accord d’Escazú.
- Ada Fidelina Pérez Pedrano : Défenseuse environnementale hondurienne, Coordinatrice de MASSVIDA, un mouvement regroupant 36 organisations communautaires œuvrant pour la défense de la terre, de l’eau et des droits des femmes et des enfants face aux pressions minières et agro-industrielles.
Evènement organisé par Right Livelihood Award, Plataforma Internacional contra la Impunidad, Indigenous Peoples Rights International (IPRI), SERJUS Asociación Comuniataria para el Desarroll.
Evènement en anglais. Interprétation en anglais et en espagnol disponible.
Contexte
Depuis sa création en 2011, le Forum annuel des Nations Unies sur les entreprises et les droits humains a réuni des milliers de participant·e·s issus de gouvernements, d’organisations internationales, de peuples autochtones, d’entreprises, de syndicats, de la société civile, de communautés, de milieux juridiques et du monde académique. Centré sur les Principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme (UNGPs) (le cadre mondial destiné aux États et aux entreprises pour prévenir et traiter les impacts des activités économiques sur les droits humains) le Forum offre une plateforme multipartite unique pour discuter des tendances et des défis liés à la mise en œuvre de ces principes et à la construction d’une économie mondiale plus durable.
Dans des pays tels que le Népal, le Mexique, le Guatemala, le Honduras, El Salvador ou le Nicaragua, une grande partie des territoires ancestraux est sous pression en raison de l’exploitation minière, des plantations agro-industrielles et des barrages hydroélectriques. Parce que les femmes sont fortement impliquées dans la gestion de l’eau, l’agriculture familiale et les responsabilités domestiques, elles subissent directement les impacts environnementaux. Leur leadership dans les mobilisations et la création de réseaux de défense territoriale a attiré l’attention internationale sur le lien entre droits humains, souveraineté autochtone et durabilité écologique.
La violence à l’égard des femmes autochtones est souvent structurelle et multiforme : violence domestique, féminicides, déplacements forcés et criminalisation de la protestation. En faisant entendre leur voix, ces femmes mettent en lumière l’intersection du patriarcat, du racisme et du colonialisme. Leurs revendications, par exemple, obtenir justice pour les victimes de féminicides ou intégrer une perspective de genre dans les plans de développement, ont contribué à des réformes juridiques et à la création de mécanismes de protection mieux adaptés à leurs réalités.
À travers des organisations communautaires, des conseils d’anciens et des mouvements transnationaux, les femmes autochtones parviennent à influencer les agendas publics. Parmi les initiatives notables, on peut citer :
- Les Conseils de femmes autochtones dans la région maya, qui élaborent des propositions pour un développement durable et une éducation interculturelle.
- Les réseaux de défenseuses de l’eau, qui ont obtenu la suspension de projets hydroélectriques menaçant des bassins versants vitaux.
- La participation aux processus de paix, comme au Guatemala, où la présence de femmes autochtones dans les dialogues de réconciliation a permis d’intégrer des réparations historiques et la reconnaissance des droits collectifs.
- Les défenseuses autochtones en première ligne dans la protection des terres et des ressources, comme les femmes autochtones de la Cordillère aux Philippines, qui demeurent courageuses face à la criminalisation et aux fausses accusations portées contre elles.
La résistance de ces femmes dépasse largement leurs communautés : elle s’est tissée avec des mouvements féministes internationaux, des organisations de défense des droits humains et des chercheur·e·s. Ces alliances renforcent la capacité de pression internationale, facilitent l’échange de stratégies et consolident l’idée selon laquelle la lutte pour les droits des peuples autochtones est aussi une lutte pour la justice climatique et de genre à l’échelle planétaire.
Analyser et partager les expériences de résistance des femmes autochtones et paysannes aux projets extractifs et aux menaces pesant sur les territoires ne constitue pas seulement une réponse à des dangers ponctuels ; il s’agit d’une pratique continue d’auto-définition, d’autonomie et de transformation sociale. Reconnaître leur rôle central permet aux sociétés d’avancer vers davantage de justice, de résilience et de respect de la diversité humaine et naturelle.
