Remise du Prix Jean Dumur à Richard Werly (Le Temps)
Remise du Prix Jean Dumur à Richard Werly (Le Temps)
Le Prix Jean Dumur 2020 est attribué cette année à Richard Werly, correspondant à Paris du journal Le Temps, actuellement en reportage aux Etats-Unis où il s’installera en 2021. Il lui sera remis le 20 novembre lors des Assises presse et démocratie, à Genève. Le jury salue en lui le courage, la polyvalence, le talent d’écriture et une carrière de correspondant qui l’a conduit en Asie du Sud-est, au Japon, à Bruxelles et en France.
A l’heure des fake news, Richard Werly croit aux fondements mêmes du métier de journaliste: raconter l’actualité avec le plus de clarté possible. Comme corollaire, la conviction qu’il faut aller sur le terrain pour y recueillir informations et témoignages de première main. Ainsi a-t-il, dès le début de la pandémie, sillonné la France pour en rapporter notamment une série d’articles saisissants : « Voyage aux frontières du confinement ».
A son immense talent de reporter, Richard Werly allie une maîtrise parfaite de l’éditorial et de la prise de distance analytique. Il excelle aussi dans l’art du portrait comme dans celui de l’interview avec, comme constante, une grande attention apportée à l’écriture. Les membres du Prix Jean Dumur, l’un des plus prestigieux de la profession, sont ravis de récompenser un grand professionnel et une carrière de correspondant de plus de 30 ans. Le lauréat incarne mieux que quiconque les valeurs de ce prix lancé en 1986 en souvenir du grand journaliste Jean Dumur trop tôt décédé : le courage, l’indépendance d’esprit et la rigueur.
La remise de cette distinction aura lieu le 20 novembre, lors des Assises presse et démocratie organisées par le Club Suisse de la Presse, à Genève, dans un format online en raison de la situation sanitaire (voir détails ci-dessous).
« Ce Prix récompense avant tout le journal Le Temps, ses choix éditoriaux et sa confiance dans ses correspondants, permanents ou pigistes, à l’heure où les postes à l’étranger sont tellement menacés, insiste Richard Werly. Les journalistes ne sont rien sans le (ou les) média (s) qui les emploient.»
Pendant ses six années en poste à Paris, Richard Werly s’est distingué dans la couverture des attentats de 2015 : « La couverture du terrorisme et des attentats, ajoute-t-il, est devenue un défi journalistique majeur tant ses répercussions sur la société sont importantes, comme on le voit encore tragiquement ces jours-ci.»
Par ses nombreux articles, Richard Werly a également contribué à mieux faire comprendre le mouvement des gilets jaunes. Il a suivi au jour le jour le phénomène Macron comme les mutations plus souterraines du pays racontées dans sa chronique « Hexagone Express ». Sa trajectoire personnelle et ses connaissances historiques lui ont permis d’expliquer aux Romands un pays à la fois proche et différent. Une mission souvent considérée à haut risque dans la profession. « La richesse et la variété de la correspondance de Richard Werly à Paris ont été exceptionnelles, souligne Stéphane Benoit-Godet et Gaël Hürlimann, respectivement rédacteur en chef print et rédacteur en chef numérique du Temps. Nos lecteurs ont pu le lire dans toutes les rubriques du journal et du site, y compris le suivre en vidéo ou le rencontrer lors de conférences Cette capacité à multiplier les narrations tout en conservant sa pertinence est un modèle pour nous tous. Nous nous réjouissons qu’il mette son expertise et son immense énergie au profit de notre couverture américaine. Adieu Paris, welcome Washington !» Né en 1966 à Neuilly-sur-Seine, ce fils d’un couple franco-suisse a suivi ses écoles dans la Nièvre avant de revenir en région parisienne pour des études à Science Po et à la Sorbonne. D’abord reporter à l’hebdomadaire La Vie (aujourd’hui dans le groupe Le Monde), il s’installe en Asie du Sud-est en 1989 et y restera jusqu’en 1996 comme correspondant de plusieurs titres dont Le Journal de Genève et la RTS. Après quelques années en France, il retourne en 2000 au Japon comme correspondant permanent du Temps et de Libération à Tokyo. Il revient en Suisse comme journaliste, puis chef de la rubrique Monde du journal suisse alors édité à Genève. Il passera ensuite six ans à Bruxelles avant d’être nommé à Paris. Il s’installera aux Etats-Unis pour couvrir l’actualité américaine début 2021.
Son regard acéré mais toujours bienveillant manquera aux téléspectateurs français qui le voient intervenir régulièrement sur la chaîne Arte et Public Sénat. Ses chroniques sur LCP, la Chaîne Parlementaire contribuent aussi au rayonnement du journal Le Temps comme de la presse suisse en général. Preuve de leur pertinence, les articles du Temps sur la France sont souvent repris par Courrier international.
Speakers
Alain Jeannet
Journaliste, Le Temps
Richard Werly
Correspondant, Le Temps