«JO Paris 2024 : sport olympique et droits humains »

Le Club suisse de la presse vous invite à une débat-lunch avec :

• Béatrice Bertho, co-auteure d’un numéro spécial  « Féminisme et sport » de la revue Nouvelles Questions Féministes et enseignante HETSL
• Nadia Boehlen, porte-parole d’Amnesty International Suisse
• Richard Werly, correspondant à Paris de Blick Suisse romande

Animé par Isabelle Falconnier, directrice du Club suisse de la presse

Qui dit 2024 dit Jeux Olympiques de Paris ! Quels enjeux pour les droits humains ? Une telle manifestation sportive de grande ampleur peut-elle faire avancer la cause des droits de l’homme ? En quoi consiste la « Stratégie Droits de l’Homme des Jeux de Paris 2024»? Est-on forcément exemplaire lorsqu’on est au pays de la Déclaration universelle de droits de l’homme ? Quels enjeux socio-géo-politiques s’invitent déjà dans la compétition ? Coupes du monde de foot ou Jeux Olympiques rapportent des milliards à la FIFA ou au CIO : quelles sont leurs responsabilités en matière d’égalité entre les sexes ou de droits humains ? Trois personnalités en débattent mardi 30 janvier de 12h à 14h au Club suisse de la presse : Nadia Boehlen (Amnesty International), Richard Werly (Blick Suisse romande) et Béatrice Bertho (Haute école de travail social et de santé de Lausanne, co-auteure d’un numéro spécial  « Féminisme et sport » de la revue Nouvelles Questions Féministes).

Entrée libre, discussion et apéritif offert.

JO Paris 2024 : sport olympique et droits humains

Qui dit 2024 pense Jeux Olympiques de Paris. Cette manifestation sportive de grande ampleur, qui se tiendra du 26 juillet au 11 août, peut-elle faire avancer la cause des droits humains ? Trois personnalités ont évoqué la question lors d’un débat au Club suisse de la presse, dirigé par Isabelle Falconnier. 

« Nous suivons ces grands événements sportifs depuis une vingtaine d’années, à travers le prisme des droits humains. Il y a chaque fois un enjeu spécifique : la liberté d’expression en Chine et en Russie, les expulsions forcées au Brésil, la situation des travailleurs immigrés au Qatar. À Paris, la société civile est mobilisée en lien avec les violations potentielles liées à ces Jeux. Un des enjeux majeurs est la vidéo surveillance couplée avec l’Intelligence artificielle et d’autres violations potentielles en termes de liberté d’information ou de mesures islamophobes qui touchent aussi les athlètes », explique Nadia Bohlen, porte-parole d’Amnesty International Suisse.

Béatrice Bertho, co-auteure d’un numéro spécial « Féminisme et sport » de la revue Nouvelles Questions Féministes et enseignante à la Haute école de travail social et de santé de Lausanne, affirme que« c’est bien la tenue des JO à Paris qui a suscité notre envie de dédier un numéro spécial de la Revue Nouvelles questions féministes. Média qui existe dans son format actuel depuis 1981. Pour la première fois un dossier spécial sera consacré au sport, aux questions liées au genre dans le sport et à la pratique du sport. À Paris, pour la première fois, il y aura la parité entre athlètes masculins et féminins : 5’250 athlètes seront des femmes et 5’250 seront des hommes. Que cache cette parité ? Une étude française stipule que les activités sportives féminines occupent 5% du volume horaire de visibilité à la télévision, les activités mixtes 24% du volume horaire et le sport masculin occupe le reste. La question touche les rémunérations, les niveaux de salaire, les spécificités féminines comme les menstruations, la maternité, l’accès à la pratique, l’accès aux stades. Les compétitions féminines seront-elles diffusées aux heures de grande audience ? ».

Pour Richard Werly, correspondant à Paris de Blick.ch :

« vu de Paris, il y a deux enjeux majeurs. Pour le gouvernement, il s’agit de l’enjeu sécuritaire car il sera jugé comme ayant réussi les Jeux Olympiques, s’il n’y a pas de problèmes sécuritaires dans un pays marqué par des attentats et qui est toujours sous le coup d’une menace de la piste islamique radicale. Tout ce qui contribue à la sécurité sera mis en place, que ce soit la reconnaissance faciale ou d’autres éléments. Il y a aussi un enjeu pour les Parisiens, puisque la plupart des épreuves se dérouleront à Paris. Les Parisiens sont focalisés sur les problèmes environnementaux et les problèmes du quotidien liés aux travaux qui ont lieu au nord de Paris où sera situé le village olympique. Leur attention, leur priorité est plus donnée aux inconvénients matériels et logistiques que vont entraîner ces JO plutôt qu’à la sécurité. La population parisienne entend profiter de ces Jeux économiquement. Il y a une spéculation quant aux prix des lieux d’hébergement. Je vois ces Jeux olympiques comme un moment émancipateur parce qu’ils sont universels ».